dimanche

QU'EST CE QU'UNE RE-LECTURE?


 RE-LECTURE VIDÉO :
Série de vidéogrammes dont la démarche consiste à s'approprier une œuvre, au point qu'elle devienne matière d'une autre production artistique.
Ainsi, d'après les échantillons filmés rapportés à l'atelier, une alchimie s'opère entre l’œuvre filmée et l'écho qu'elle laisse entendre.
Des correspondances avec l'histoire de l'art (et sa dé-construction) se présentent sous la forme de collages sons et images, de discours d'artistes sur les fondamentaux que le Web fait redécouvrir.
C'est aussi une rencontre avec l'artiste, qu'il soit perçu à travers son œuvre ou que son corps habite le champs vidéo.



COMMENT SE FABRIQUE UNE «RE-LECTURE VIDÉO»
Quelle soit une «pré» ou une «re», la captation vidéo n'a aucune prétention à restituer le point de vue de l'artiste. Elle l'accompagne, en témoin distrait, mais compatissant, des affres auxquels il assiste.
Deux interventions sont possibles: l'une, «in progress» filmée sur plusieurs mois, présentée le jour du vernissage de l'artiste, l'autre, filmée le jour du vernissage et présentée lors du finissage.

RE-LECTURE IN PROGRESS (BEFORE)
L'artiste prépare une exposition. Avec son accord, il est filmé tout au long des mois qui précèdent la présentation de son travail.
Pas d'interview, quelques discussions, juste une captation patiente d'un processus de création.
La vidéo est montée en parallèle, dans un cheminement pictural inspiré de la production de l'artiste, mais aussi de la citation et la mise en scène d'oeuvres et de propos existants, choisis par le vidéaste.
Par ce geste, le vidéogramme apporte ainsi un contre point assumé (ou pas!) à l'œuvre d'un artiste le jour du vernissage. Il clame la dépossession de l'oeuvre par son accessibilité (*)

RE-LECTURE IN SITU (AFTER)
L’œuvre est filmée en présence de l’artiste le jour du vernissage.
Un tournage sur le mode captation de bons souvenirs, limite film d'entreprise.
Le lieu et tous les gens qui animent l'évènement sont «partie prenante de l'oeuvre filmée»
La vidéo est montée le temps de l'exposition, et, comme pour la re-lecture in progress, dans un cheminement pictural inspiré du jour de sa présentation, mais aussi de la citation et la mise en scène d'oeuvres et de propos existants, choisis par le vidéaste.




TOURNAGE COMPLÉMENTAIRE
La chronologie tournage-montage étant une aberration, des images peuvent s'imposer 
en cours de montage, apparaissant tout à coup évidentes, alors qu'elles étaient invisibles au tournage initial.





POST-PRODUCTION
La première couche
On pose alors cette matière bien à plat sur la table, on la malaxe, on la travaille, on la connaît, elle devient intime. On se l’approprie.
Ainsi, toutes les problématiques suscitées par l’artiste deviennent les sources de réflexion du vidéogramme.

La deuxième couche
Dans ce qu’elles ont de «transversales» dans l’histoire de l’art, des réponses, des «résonances» à ces problématiques vont orienter les recherches sonores et visuelles.
D’analogies, et même de digressions, en corrélations, de dialogues en monologues croisés, ces réponses sont glanées sur cette palette infinie de l'internet.
Des œuvres, sous forme d’archives sonores et visuelles, deviennent à leur tour matière étalées sur la table. Elles sont confrontées à celle filmée, le vidéogramme est le résultat de cette confrontation.




La troisième couche
Parce qu’il y a un début et une fin, cette juxtaposition chaotique et orientée de fragments volés de propos jamais gratuits, ne peut tenir sans la structure du langage que propose le vidéaste.
A l'image de celle instillée par les «Histoire(s) du cinéma» de Godard, la palette infinie du Web offre matière et perspectives à l'énonciation du message artistique.
Comme le Manifeste d'Arles 2011 le proclame, le Mash Up, le Remix et autres samples téléchargés sont de nouveaux outils de création.
La matière filmique, dévoyée ou prolongée de son sens premier, vient faire le lien entre les idées. Comme la peinture, par touches successives, elle fait monter le tableau.

SUR LES CITATIONS ET LES RÉFÉRENCES, SUR LES IDÉES ÉNONCÉES, UN PROPOS S’EST CONSTRUIT PAR ESSORAGE, 
DES SONS ET DES IMAGES SE SONT IMPOSÉS PAR DÉDUCTION.
LE PARASITAGE A FINI PAR RENDRE L’ŒUVRE SUPPORT D’UNE AUTRE EXPRESSION,
UNE GREFFE QUI NE PRÉTEND PAS DÉNATURER NI INTERPRÉTER LE PROPOS ORIGINEL, 
MAIS BEL ET BIEN ABONDER DANS SES SENS.



(*) voir charte vimeo
Pascal Toussaint, le studio des gâtines décembre 2011



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